Pourquoi faire grève ?

09/09/2025

Il est parfois difficile de percevoir le lien entre une grève dans son entreprise et la situation politique nationale. Pourtant, les deux sont intimement liés. La grève n’est pas seulement un droit, c’est l’arme la plus puissante des salarié·es pour changer le cours des choses.



1. Parce que ce sont les travailleurs qui font tourner le pays
Sans travail, rien ne fonctionne. Le confinement lié au Covid l’a montré : dès que l’activité s’arrête, tout s’arrête. La grève rappelle une évidence : c’est le travail qui crée la richesse. Et donc, ce sont les travailleurs qui ont le pouvoir de peser sur les choix politiques et économiques.

2. Parce que la grève met la pression sur les directions d’entreprise
Les gouvernements écoutent surtout le patronat. Or, chaque jour de grève représente une perte économique pour les employeurs. En arrêtant le travail, les salarié·es contraignent les patrons à faire pression sur le gouvernement, pour que celui-ci réponde à nos revendications.

3. Parce que l’extrême-droite et le patronat veulent nous diviser pour mieux exploiter
Le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et toutes les divisions servent toujours les mêmes : ceux qui profitent de notre travail. En nous dressant les un·es contre les autres, l’extrême droite permet au patronat d’exploiter davantage les salarié·es précarisé·es. La grève, au contraire, nous unit dans un même rapport de force et démontre nos intérêts communs.

4. Parce que les services publics et les associations sont essentiels
Dans l’éducation, la santé, l’énergie, les transports, la vie associative… arrêter le travail a un impact direct sur toute l’économie. Sans crèches ni écoles, pas de travail pour les parents. Sans trains, pas de déplacements. Sans énergie, pas de production. Faire grève dans le public et l’associatif, c’est contribuer à ralentir toute l’économie et accentuer la pression dans tous les segments de la population..

5. Parce que même dans les petites entreprises, ça compte
On entend souvent : « Mon petit patron n’y est pour rien ». Mais les petits employeurs défendent les mêmes revendications que les grands : pas d’augmentation du SMIC, moins de cotisations sociales… Or, une hausse du SMIC ou de meilleures protections sociales profitent à toutes et tous, y compris aux petites boîtes. Faire grève dans les petites entreprises, c’est aussi peser sur les revendications patronales et donc sur les choix politiques.

6. Parce que ça marche !
1936 : congés payés, semaine de 40 heures, délégués du personnel.
1968 : +35 % du SMIC, +10 % sur tous les salaires, droit syndical.
1995 : échec de la réforme des retraites.
2006 : retrait du « contrat première embauche ».

Et chaque année, des milliers de grèves locales arrachent des victoires sur les salaires et les conditions de travail. 
Là où les salarié·es sont organisés et se mobilisent, les salaires et les droits résistent mieux à l’inflation et aux attaques.

En conclusion
La grève est une arme collective. Elle nous coûte, mais elle coûte encore plus au patronat et aux gouvernements à son service, et elle coutera moins cher que le budget d’austérité voulu par Bayrou.

Elle permet d’obtenir des avancées concrètes, de bloquer des réformes injustes, de construire une société plus juste.
Aujourd’hui encore, nous pouvons gagner. Par nos syndicats, nos assemblées générales, nos mobilisations et nos grèves, imposons la justice sociale et mettons en échec l’austérité et l’extrême-droite.